Le nom de Tommy Kid, membre du Château Lateuf et rédacteur du blog Club, Bass & Wine, dont les tracks - la plupart du temps non signés - se retrouvent de plus en plus souvent dans les tracklists des djs les plus en vue de la scène UK Bass, va enfin pouvoir résonner auprès d'un plus large public avec la parution de l'East Street EP sur Sounds Of Sumo. Cet EP est riche de dix tracks : quatre originaux et six remixes explorent les différents registres de la Bass music et fleurtent avec le UK funky et le future garage. Vous aurez notamment la chance de pouvoir enfin vous procurer le tube Pump Up The Bass, qui tourne déjà depuis des mois et dont la sortie s'est fait tant attendre, puisqu'elle avait même été programmée, dans un premier temps, sur un autre label ! Fin du suspense avec une release bien méritée : merci Sounds Of Sumo. Mais ce n'est pas la seule perle de l'EP. Le titre éponyme est lui aussi une vraie réussite ; il comporte tous les gimmicks d'un morceau de Bass music taillé pour le dancefloor : alarmes, montées de cordes, cut-up vocaux, nappes de synthé, sons en mode Tropical, comme ces flûtes de pan aztèques qui traversent le track. Fool Control explore la même veine, mais en insistant plus lourdement encore sur les basses. Alarm Riddim, plus rough, offre une intro. idéale qui fait monter la pression jusqu'à l'avalanche de basses : on est déjà échec et mat avant les remixes...
MisterTweeks livre une version plus deep et druggy d'East Street, tandis que Pasteman la joue à la Lil Silva. On aime moins le travail de Kingsin sur Alarm Riddim, plus electro et pitché. En revanche, remix très efficace d'Arcade du track Pump Up The Bass, belle synthèse entre ses premières productions très global bass burnée et ses morceaux récents nettement plus sous influence britannique. Squarehead apporte quant à lui une touche hard house assez chicagoanne à ce même morceau : c'est moins convaincant à nos yeux. Enfin, une fois encore, le duo CDBL frappe fort avec son remix d'Alarm Riddim. Décidément très inspiré, il prend beaucoup de liberté avec l'original pour en offrir une belle version, plus smooth. Pour fêter cette sortie, le label a eu la bonne idée de demander à Dash EXP un remix de Pump Up The Bass à distribuer en free download : retrouvez-le plus bas !
Non content d'avoir sorti l'un des meilleurs albums de l'année, Zomby revient avec un EP dont est extraite cette bombe oldskool hardcore.On aime à penser qu'il s'agit d'un hommage au légendaire club Labyrinth d'Hackney , véritable temple de l'esprit rave british des années 90, mais rien n'est moins sûr.
Mister Tweeks, l'un des piliers de l'écurie Pelican Fly, réinterprète totalement ce titre de Mz Bratt produit à l'origine par Redlight. On trouve ça tout simplement excellent.
3) dBridge - So Lonely (Morgan Zarate Remix) (Exit)
dBridge continue d'essaimer un peu partout le son autonomic , on le retrouve aussi bien sur le DJ Kicks de Scuba que sur la dernière compilation drum'n'bass de Shogun Audio, mais c'est sur son propre label qu'il lâche ce So Lonely remixé façon Prince par Morgan Zarate.
4) T Williams - Break Broke (Local Action)
Sorti depuis quelques semaines déjà , le nouvel EP de T Williams ne nous quitte plus. Son Break Broke époustoufle par sa capacité à faire suer ses beats comme s'ils étaient joués live.On conseille également l'écoute de son récent mix pour Fact, truffé de classiques.
5) Rockwell - 4U (Shogun Audio)
On écoute toujours beaucoup de drum'n'bass en cachette et parfois on tombe sur de véritables pépites à l'instar de ce 4U, signé du junglist déviant Rockwell.
L'ovni complet du moment. Les vétérans Neil Landstrumm et JD Twitch tropicalisent l'electronica, pervertissent le broken-beat et envoient le tout en club. L'un des meilleurs morceaux entendus cette année.
Les sorties en rafale des albums signés Rustie, Joker et Damu, auxquelles on peut adjoindre les travaux d'Hudson Mohawke et Araabmuzik, attestent d'une relative convergence entre l'underground electro et le mainstream pop. Bien qu'originaires d'univers musicaux divers, ces enfants de la boucle semblent en effet tous vouloir opérer une étrange synthèse musicale à partir des gimmicks les plus éculés de l'eurotrance 90's et du R'n'B tendance chaudasse , à tel point que le résultat peut sonner comme une version grime des productions contemporaines concoctées pour les divas US en mal de hits planétaires.Ayant assimilé à peu près tout et son contraire musical , ces objets sonores mal identifiés ont fait le choix de la fougue adolescente, c'est-à-dire de recracher l'ensemble de leurs influences sous une forme maximaliste, peut-être en réaction à l'austérité prononcée d'une certaine tendance post-dubstep. Presque systématiquement donc, leurs morceaux mettent en avant des synthés flambloyants (ou criards, c'est selon) ainsi que des boucles vocales sous hélium quand leurs charpentes rythmiques hésitent entre breakbeats hip-hop et séquences plus 4/4. Alors swag ou pas swag ? Ben tout dépend du producteur considéré.
Rustie est clairement celui qui s'en sort le plus brillamment .Sur son opus Glass Swords, il parvient à dépasser l'opposition populisme/élitisme en proposant une version aphone mais toujours clinquante du R'n'B. Ses morceaux procurent ainsi l'impression d'être projeté dans un gigantesque parc d'attractions où l'excitation se mêle à la peur de vomir devant tant de montagnes russes dévalées. Les tracks aguichent le chaland à coups de basses slapées (!), de lignes mélodiques euphoriques, de montées vertigineuses sans pour autant que le tout ne mute en fête à neuneu. Le tour de force nous semble devoir beaucoup au background breakbeat hardcore et grime qui sous-tend l'affaire. A l'écoute de Glass Swords, on pense souvent à Sonz Of Da Loop Da Loop Era pour la folie junévile , à Ruff Squad pour l'aspect décharné mais chatoyant et à Tiësto pour on ne sait quelle raison. Bref du grand art qui interroge les frontières entre références nobles et mauvais goût, c'est-à-dire tout ce qu'on aime.
Damu reste quant à lui un peu plus dans la retenue. Plus proche d'un Deadboy que de l'eurotrance, son très solide Unity propose une relecture bass (voire bleep) du R'n'B, finalement assez partagée en 2011 . Le principal intérêt de la chose réside dans son hésitation constante et touchante entre le contemplatif et le festif, entre rester chez soi et sortir en club. Du coup ce sera peut-être l'album préféré des bedroom djs cette année.
Le cas Joker est plus délicat, son premier album suscitant la déception. Pourtant pionnier d'un son purple qui réhabilitait les synthés chatoyants au sein des austères scènes grime/dubstep circa 2007 avec un morceau comme Grimey Princess , le producteur de Bristol se montre trop fréquemment complaisant sur The Vision. La faute en revient à des vocalistes qui surlignent inutilement les dynamiques rythmiques des tracks (sur Slaughter House par exemple).Malgré quelques instrumentaux aventureux , l'ensemble demeure trop formaté pour n'avoir d'autre mérite que celui de casser l'image élitiste du label 4AD sur lequel il est publié.
PS : Rustie - Glass Swords (Warp): déjà paru / Joker - The Vision (4AD): sortie prévue le 31 octobre / Damu - Unity (Keysound): sortie prévue le 7 novembre.
Après s'être développée dans la ville de Pau pendant plusieurs années, la direction artistique du Bindy s'installe à Toulouse pour de nouvelles aventures. Elle nous offre une première soirée à la hauteur de ses ambitions puisque celle-ci est dédiée au label parisien Marble. Fondée sur les cendres d'Institubes, la structure parisienne gérée par Surkin, Bobmo et Para One nous a déjà offert quelques pépites malgré son jeune âge. Dernière sortie en date, peut-être la plus radicale depuis la création du label, un Ep de Sam Tiba. Ambiance sombre et basses puissantes, pas de doutes on est bien chez le membre émérite du Club Cheval, qui livre un Ep sans concessions, poussant la bass music dans ses retranchements.
Vous pourrez retrouver le son Marble à l'Opium Club le mercredi 26 Octobre en compagnie de Surkin, Bobmo et Para One. Drama, boss du magasin Rice & Beans, se chargera d'accueillir les early birds puisqu'il sera programmé en warm-up.
A cette occasion, nous avons pu envoyer quelques questions à l'ami Alex du Bindy pour qu'il nous présente son projet.
Salut Alex, peux-tu nous présenter la soirée qui va avoir lieu à l'Opium Club (anciennement le 7 Discoteca) ?
Hello HMiT ! Eh oui, 26 octobre, une date à marquer d'une pierre blanche ! J'imagine que tous vos lecteurs connaissent bien Surkin, Para One et Bobmo, les trois agitateurs du néo label parisien. On attendait depuis un moment de les voir enfin sur Toulouse se produire en tant que Marble Players, on aurait dû les avoir au Bikini mais arriva cette tragique nouvelle (ndlr: DJ Mehdi était programmé à cette soirée)... On n'avait pas envie d'en rester là, et permettre aux Marble de se produire était pour nous quelque chose qui nous tenait à cœur. Pour eux, pour Mehdi, pour les Toulousains ... C'est pour ça qu'on s'est démenés pour trouver un lieu un peu en dernière minute et nous y voilà : Marble Night !
Cet été vous avez créé une nouvelle structure : Bindy Entertainment. Peux-tu nous dire ce qui se cache derrière ce projet ? Quelles sont vos ambitions et qui sont les personnes impliquées dans l'aventure ?
A l'origine, il y a Théo du Bindy Club à Pau. Au fur et à mesure, on a réussi à faire de ce petit club un lieu incontournable dans l'electro sur la région. Mais on ne tenait plus en place, on voulait partager ça avec plus de monde, organiser des événements ailleurs. Depuis le début, on voulait venir sur Toulouse, on y est enfin ! Il y avait eu des prémices avec les venues d'Etienne De Crecy et de Brodinski en 2010, puis cet été on a vraiment lancé la machine avec une mythique date des Marble à Biarritz ! Les choses se mettent en place, petit à petit. Avec toujours cette envie d'apporter quelque chose de nouveau, de frais. On n'est pas nombreux à piloter tout ça, deux personnes du Bindy à la base, un peu le noyau central, si je puis dire. Puis il y a tous ces gens qu'on veut fédérer avec nous dans ce projet, les intégrer au fur et à mesure pour que cela reste un projet ouvert. Je pense à des mecs comme Arnaud du blog BrainAdded, mais aussi à vous j'espère, très vite...
Depuis plusieurs années, vous avez développé une programmation de qualité dans un petit club dans la ville de Pau. Comment expliquez-vous ce succès ?
C'est clair que la mission n'était pas facile. On nous a un peu pris pour une troupe d'irréductibles Gaulois de l'electro ! Mais on a réussi à faire de belles choses dans une petite ville, et on en est plutôt fiers aujourd'hui car après 6 ans, le Bindy s'est fait un nom et ce n'est pas rien. Après, comment expliquer ce succès, à vrai dire... je ne sais pas ! Une chose est sûre, on n'a pas envie de s'arrêter en si bon chemin.
L'étonnant dans cette histoire, c'est que vous avez réussi à vous implanter dans une ville moyenne de province mais je sais que ça faisait un bon bout de temps que vous essayiez de vous installer à Toulouse. Qu'est-ce qui vous a freinés ? Le temps, l'argent, le lieu ?
Il y a tellement de paramètres, en effet. Comme je disais, on a fait plusieurs tentatives (De Crecy, Brodinski) dans un lieu (ndlr: c'était au Pink Flower). Ça s'est révélé infructueux à terme. Des histoires de lieu, de règlementation, de divergences, etc... Tout n'est pas facile, encore moins quand on arrive. Et on a beau avoir les plus belles envies du monde, il y a toujours un truc qui coince quelque part. Mais on commence à y arriver, ça va arriver !
J'ai personnellement l'impression que les lignes bougent et que les soirées se multiplient (malgré le manque de lieux). Le paysage des nuits toulousaines a-t-il changé ces derniers temps selon toi ?
La musique évolue, les soirées avec. Et Toulouse n'échappe pas à la règle, c'est vrai. Mais il faut se dire que tout cela porte la musique et le monde de la nuit vers le haut, c'est de la concurrence positive ! Et puis on voit arriver sur Toulouse des événements de qualité, qu'on n'aurait pas vus il y a quelques années. Je pense notamment à La Petite invite Nuits Sonores. Cette année, la programmation est exceptionnelle ! Il y a aussi les Siestes Electroniques. J'ai vraiment l'impression qu'il y a un vent de renouveau sur Toulouse, et on a envie d'en faire partie en apportant notre pierre à l'édifice !
D'autres soirées sont-elles prévues ?
On y réfléchit sérieusement oui. On n'a pas envie de s’arrêter si vite. Quel que soit le résultat de ce premier événement, nous avons envie d'apporter quelque chose sur le long terme. Enfin, dans un premier temps, on va essayer de faire une belle fête avec vous, avec Surkin pour fêter la sortie de son album USA et tout le monde !
A l’heure des nets labels, des carrières
Dj éclair et du raccourcissement de la durée de vie des morceaux électro, les
membres de ClekClekBoom offrent un repère rassurant. Présents dans la musique
depuis un petit bout de temps, les gars ont suivi un parcours à faire pâlir
plus d’un DJ, montrant qu’aujourd’hui encore, l’électro n’est pas toujours
synonyme d’éphèmère.
Rencontre avec Ministre X, The Boo, Karve et Kazey pour parler un peu plus en longueur du projet Clek Clek Boom.
HMiT : ClekClekBoom, ça date pas
d’hier. Quelle est l’histoire du site ?
ClekClekBoom : CCB est né avec Dj
Sandrinho. Originaire d’une favela et pionnier du Baile Funk, il venait en
Europe pour mixer, notamment aux soirées Favela Chic. Ca a créé une demande
pour ses disques, à une époque où le genre n’était pas encore connu. Mais aucun
distributeur ne voulait sortir ses titres en vinyle car il y avait trop de
risques. Du coup, on (Ministre X et The Boo) a décidé de monter un magasin
virtuel pour sortir ses prods et celles de nos autres potes : Kazey,
Bulldog, Lazy Flow, Tomb Crew, French Fries, Taiwan, etc… Le site a été pensé
comme le prolongement de l’amitié avec Sandrinho et une ouverture à tous nos
amis qui avaient un talent musical.
Au niveau des contenus, CCB avait un concept
particulier : on distribuait la musique des artistes, sans contrat
d’exclusivité. Tous les MP3 étaient proposés à 3€. L’idée, c’était d’offrir aux
amateurs une musique qualité « ClekClekBoom ».
HMiT : C’est quoi du coup la
différence avec la nouvelle version à venir ?
ClekClekBoom : Il y a quelques mois, on a
été confronté à la question de l’avenir du site. Et on s’est dit qu’on en était
arrivé à un point où il fallait soit arrêter, soit professionnaliser le tout.
On a choisi la deuxième option.
Du coup, on a fait plusieurs changements.
D’abord sur le plan de l’organisation. On a créé une vraie structure
administrative, qu’on a montée en Angleterre pour donner une portée
internationale au truc. On a associé aussi tous les artistes à l’aventure, pour
en faire un label qui leur appartienne et dans lequel ils puissent participer à
toutes les décisions. Aujourd'hui, le label appatient à Kazey, Boo, Ministre X, French Fries, Karve, Sandrinho et Bulldog.
On a aussi changé notre façon de
travailler. Maintenant on a des lieux de rencontre, un studio, des évènements
pour se retrouver comme l’enregistrement du Boomcast. Du coup, on travaille
ensemble, on se file des coups de main. Et tout le monde donne son avis.
Enfin, le statut de CCB a changé :
on est plus seulement un distributeur. On est aussi un label avec des sorties
exclusives. Même si on continuera aussi à distribuer des artistes non signés
CCB comme c’était le cas avant et des sorties d’autres labels qu’on aime. Pour
le label, on a fait les choses bien : on a pris un distributeur anglais et
on fait le mastering chez Metropolis.
Et tout le site a été repensé.
HMiT : Votre ligne artistique
va-t-elle évoluer aussi ?
ClekClekBoom : Notre ligne reste
simple : si on kiffe un truc, on le sort. Si demain, on veut sortir un
maxi de rap, on le fera. On reste super libres.
On aime aussi l’idée que notre musique
peut parler à des non initiés.
HMiT : Quelles seront les premières
sorties du label ?
ClekClekBoom : Un maxi de French Fries
(avec notamment Champagne)
Miaou, on a même pris le temps de leur brosser le portrait. Parcours de quatre des membres: Ministre X, The Boo, Kazey et Karve.
Ministre X : ambition et générosité
Autrefois connu sous le nom de Tchiky Al
Dente, Ministre X a commencé son parcours musical sur les premiers séquenceurs
Atari, à l’époque des débuts de la French Touch et de l’arrivée de la techno
sur radio FG (période 1994). Emporté par un Dj Set au Palace, il décide d’acheter ses
premières platines avec The Boo et commence à trainer dans les magasins de
disque où sa détermination lui permet de convaincre les disquaires de lui procurer
les dessous de comptoir. Ambitieux et passionné, il s’enferme plusieurs mois
pour produire avec Stéphane Bertrand (sous le nom
Ginger Ale) l’albumLaid Back
Galerie, que le duo
arrive à signer chez Virgin, label de Air et de Daft Punk et symbole de la
French Touch. Mais ses Dj sets à la Favela l’emportent rapidement vers d’autres
horizons. En 2007, touché par le Baile Funk de Dj Sandrinho, il décide de
monter ClekClekBoom avec The Boo pour pouvoir distribuer les sons de ce Dj
encore marginal et méconnu. L’expérience ClekClekBoom est lancée.
The Boo : élégance et légèreté
Inséparable compagnon de Ministre X, The
Boo a d’abord placé sa carrière sous le signe de la Drum’n’bass. Influencé par
les pionniers de l’époque, Dj Gilbert et Dj Science, il s’implique dans le
mouvement à fond : dj sets au Black Label, émissions radio, rédaction de
fanzines…
Puis lassé par un son qui commence à se
technoïser, il change d’univers. Le raffinement de ses sélections le propulse
dans les clubs branchés et les soirées privées. Jusqu’au retour aux sons club
avec le projet Clek Clek Boom. Responsable des graphismes du site, il
accompagne également Ministre X dans toute l’aventure jusqu’à la recréation du
site ces derniers mois.
Kazey : Expérience et fraicheur
Doyen du label, Kazey a commencé à mixer
à 18 ans. D’abord, du Hip Hop, puis rapidement de l’électro. Emporté par
l’arrivée des premières raves dans les années 1990, il fréquente assidument les
premiers disquaires techno de Paris comme BPM. Attiré par les musiques
ghetto, dont il apprécie le côté simple et urgent, il plonge ensuite dans la
Bmore avec son pote Bulldog et devient ainsi l’un des premiers producteurs
européens reconnus dans le genre. Depuis un an il unit ses forces avec Karve
dans le projet The Town. Au menu edits de rap et Uk Funky.
Karve : débrouille et talent
Karve a plongé dans la musique à la fin
des années 1990, en commençant comme son comparse Kazey par le Hip Hop. A
l’époque, il se procure une platine vinyle et s’entraîne à caler/mixer avec un
lecteur K7 prenant comme manuel les vidéos de compétition de scratch. Confinant
pendant longtemps ses performances aux soirées entre potes et à sa chambre, il
décide en 2005 de participer à la compétition DMC France qu’il remporte.
Remarqué lors de cet évènement par le Saïan Supa Crew, il devient leur Dj de
tournée pendant trois ans. Puis il suit Leeroy lorsque ce dernier quitte le
groupe et continue à tourner avec lui. C’est l’occasion pour lui de commencer à
toucher à la production et à s’ouvrir à de nouveaux styles. En décembre 2010,
il rencontre Kazey et monte The Town.
Et retrouvez les Boomcasts sur la page Soundcloud de CCB:
Pour ceux qui n'en auraient toujours pas assez, les loustics ont maintenant une résidence au Social (Paris) une fois tous les deux mois. Retrouvez là les infos sur la prochaine. Go go les gadgetos!
Délaissant quelque peu nos obligations professionnelles, qui, hélas, n'ont rien de fantomatique, on s'est concentré ces derniers jours sur l'écoute de Ghost People, le nouvel opus de l'ex-junglist mais toujours maousse Martyn.Se voulant un hommage aux hommes de l'ombre que constituent djs et producteurs techno ( les ghost people donc), l'oeuvre entend défendre une certaine vision de l'orthodoxie underground à rebours de la starification dont certains passeurs de disques font l'objet , ces derniers dénaturant l'aspect impersonnel consubstantiel aux origines du mouvement rave (techno faceless bollocks !).
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En cela, l'ambition du disque consiste à proposer une vaste archéologie musicale qui partirait des racines Chicago/Detroit pour rejoindre un certain esprit post-dubstep tout en passant par les chemins tortueux de la drum'n'bass. Mais si l'album nous intéresse, c'est avant tout parce qu'il réactive effectivement la figure du fantôme , sorte de double inversé du zombie (l'un est une âme sans corps , l'autre un corps sans âme) avec qui il forme un binôme qui semble obséder la dance-music depuis les années 90.A la fois métaphore du son et de son créateur , l'ectoplasme concentre toutes les contradictions inhérentes à la musique électronique : initialement produite pour générer de puissants stimuli auxquels seule une réaction physique peut répondre (euh, la danse par exemple ?), elle souffre d'un déficit d'incarnation dû à sa conception (ordinateur,bibliothèque de samples) , sa distribution (white labels anonymes, mp3s) et son esthétique (minimaliste) . La techno a donc besoin du corps de ses auditeurs pour exister pleinement ce dont Martyn semble avoir conscience .Loin de jouer les passes-muraille , ses morceaux s'inscrivent ainsi dans le concret : ça racle, ça crisse, ça cisaille , ça taillade , bref ça éprouve le réel grâce à une production qui laisse les beats cliniques et les nappes proprettes à d'autres (trop nombreux en ce moment pour être mentionnés).
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Dès lors, Ghost People fait bien plus que payer son tribut aux pionniers de la house , il revitalise littéralement tous ces fantômes du passé en leur offrant une nouvelle enveloppe corporelle, seul moyen pour transmettre leur message aux générations futures. Celle-ci, façonnée à partir des préceptes musicaux de la bass music, notamment de la jungle ,démontre une nouvelle fois que seule la culture breakbeat peut encore ressusciter la techno comme en témoigne la forte influence Metalheadzqui irrigue les meilleurs moments de l'album (Masks et Popgun entre autres). .
Non exempt de faiblesses, Ghost People a donc toutefois l'immense mérite de nous rendre à nouveau intelligible la voix de tant de disparus qui ont hanté nombre de nos nuits.
Nouvelle sortie du label de Sheffield Squelch & Clap et retour de Kidnap Kid. Apocalypse of John ne sort que le 17 octobre, mais on peut déjà le découvrir en streaming sur la page Soundcloud du label. Trois originaux, Losing It, Shouldn't Be Alone et Taken ainsi que deux remixes, l'un signé B-Ju et l'autre 123Mrk composent le maxi. L'ensemble s'inscrit dans la droite ligne des évolutions récentes de la Bass music à l'anglaise mais le jeune producteur fait également preuve du sens mélodique qui nous avait séduits sur The Great Confusion. On aime notamment la basse très rythmée de Losing It, les belles nappes synthétiques de Shouldn't Be Alone et les jeux de dissonances de Taken, le morceau le plus séduisant du maxi avec son ambiance sombre, traversée de susurrements indistincts. Les remixes livrent une version plus dancefloor des originaux : celui de B-Ju est en mode B-Boy mais notre coup de cœur va à celui de 123Mrk.
Le label nous offre en téléchargement libre le remix de Shouldn't Be Alone par nos compatriotes CDBL, qui, une fois de plus, ont fait le boulot, comme on dit !
Il est encore temps de découvrir la précédente sortie du label, signée Tête de Tigre, qu'on aime pour la fusion qu'il opère entre Tropicale et bass music. Ça s'appelle Schiefield et c'est à découvrir juste au-dessous !
En ce mois d'octobre, nous reçevons The Town aka Karve et Kazey pour la playlist du mois. Associés du label Clek Clek Boom, les deux compères nous proposent une playlist à base de garage, 2step et Hip Hop... Bonne écoute!
(Nous reparlerons de CCB dans le mois, avec une interview et quatre portraits).
MAKstep - Forever (It's Over) [White Label]
Coni - Luz In Pool [à venir sur ClekClekBoom]
C.R.S.T - You Are Wild [Deep Thrills]
Dole & Kom - In My Room [White Label]
Woz - Seen [Black Butter Records]
Ministre X - Calling Me [à venir sur ClekClekBoom]
Switch & Andrea Martin - I Still Love You [Dubsided]
Candice Pillay ft Shawnna - Dirty Diana [Bangladesh Records]
Mosca - Bax (Numbers)
The Town - The Movement [à venir sur ClekClekBoom]