High Maintenance in Toulouse

30 May 2009

Tchiky Al Dente, c'est chaud et c'est demain !



Pour fêter les beaux jours et l'arrivée d'un soleil tropical, nous vous avons concocté dans l'urgence, en association avec le blog Club, Bass & Wine et leurs auteurs, les Château Lateuf, une Last Minute Party qui devrait vous mettre en chaleur, chers lecteurs ! En effet, cette Last Minute Party est dédiée aux sons électroniques ensoleillés et exotiques. Vous allez pouvoir bouncer comme des enragés sur du baile funk, du Bmore club, de l'Uk funky, de la fidget house, ou encore de la tropical bass. Bref, que des "booty shakers"!

Cette réunion d'excités se passe dans le cadre "classy" du 31 (ancien Azzucare), au 1 rue Saint Paul à Toulouse (au croisement de l'avenue de la gloire), et c'est ce dimanche 31 mai (veille de jour férié), dès 22h et jusqu'à 3h ! En plus, on a pensé aux petits porte-monnaie des étudiants grévistes : l'entrée est GRATUITE, les consos sont à 5€ et les bouteilles à 50€ !

En voici le line-up :

*** Tchiky Al Dente (Favela Chic Paris / CleckCleckBoom)

Tchiky est le résident de la très sulfureuse Favela Chic (Paris), soit tout bonnement LE club qui vous donne le plus l'impression d'être au fin fond d'une favela brésilienne tout en étant resté en plein cœur de la capitale ! Ghetto, nous voilà ! Gilles Peterson (Worldwide Festival) en a fait sa demeure parisienne. Tchiky, quant à lui, est aussi le boss du label digital CleckCleckBoom, soit le bastion de tous les producteurs d'une électronique débridée et métissée : Kazey & Bulldog, Lazy Flow, Dj Gero, French Fries... Après son passage éclair à Toulouse, il sera notamment un des invités de la prochaine soirée VICE au Social Club (Paris).


*** M-Pulse (Château Lateuf / Club, Bass & Wine)

Impakt aka M-Pulse est un des rédacteurs du réputé blog Club, Bass & Wine. Ce blog, animé par le crew de djs et producteurs Château Lateuf, se montre véritablement un prescripteur de tendances en matière de son venu d'Angleterre. Normal : au sein de leur collectif, M-Pulse et les Château Lateuf répandent la bonne parole un peu partout en France (Orléans, Tours, Bordeaux ou encore Toulouse, comme ils l'ont fait il y a peu encore à L'Elektro) !


*** Dale Cooper & Rouge Baiser (High Maintenance in Toulouse)

Bon, nous aussi, nous serons de la partie. ;) Nous n'allons pas en faire des tonnes... En dj set, ma partenaire et moi-même essayons de rivaliser d'énergie dans un ping pong acharné, nous rendant coup pour coup, armés de bangers électro, de tracks Bmore chauds bouillants ou de balles fidget !


Vous n'allez pas raté ça ? Nous vous attendons de pied ferme, B-boys & B-girls !

En bonus, je vous laisse écouter le mix L'Esprit Funky, de l'ami M-Pulse, d'abord publié sur le blog londonien Lower End Spasm, avant d'être repris sur Discobelle.

M-Pulse - L'Esprit Funky

1) Kode9 - Samurai
2) Footsteps - Greenlight
3) Statik - Hellfire Remix Dub
4) Crazy Cousins - Funky Anthem
5) The Boog A Loo Crew - Soundsystem Rock
6) Vex'D - Ghost
7) D-Malice - Gabryelle Refix
8) Savage Henry - Pushin' Things
9) Kode9 - Spit Dub
10) Donaeo - African Warrior Dub
11) Supa Stylist - The Culture Anthem
12) Mark1 - Rain Dance
13) Lil Silva - Funky Flex
14) Hi Ninety - What U Know 90 Kuduro Rmx
15) Zomby - Spaceman
16) D-Malice - Monopoly Refix
17) Momma's Boy - Maldito Nino
18) Radioclit - Secousse (Gantman Remix)
19) Caspa - Marmite
20) Mujava - Township Funk (Diplo Remix)
21) Dre Skull feat. Sizzla - Gone Too Far (Bss Remix)
22) Lil Silva - Burnin'
23) Sonic Truth - Night Shift (Benga & Coki Vs. Amit)
24) Ac Slater - Jack Got Jacked (Jack Beats Rmx / Bok Bok Edit)
25) Perempay - Hypnotic
26) Bok Bok - Whole World Changing 4x4
27) Starkey - Gutter Music Vip
28) Dj Scud - No Lovet

28 May 2009

Say it loud, i'm a junglist and i'm proud



En bon blog progressiste, High Maintenance in Toulouse se devait d'offrir une visibilité à une minorité trop longtemps méprisée, la communauté jungle (désolé mais on n'aime pas trop le terme de drum'n'bass, trop politiquement correct à nos yeux). Comme tout mouvement en marge, l'histoire de la jungle est avant tout celle d'une lutte continue pour la reconnaissance et l'égalité des droits. De fait, issu de la radicalisation des raves breakbeat hardcore, le genre a subi dès sa gestation en 1992-1993, un ostracisme révoltant de la part des faiseurs de bon goût y compris au sein de sa mère patrie, la, pour le coup, Perfide Albion. Trop en avance, trop futuriste avec sa soif d'émancipation rythmique, donc incomprise, la scène jungle opère un repli identitaire en 1993-1994 qui lui autorise paradoxalemenent toutes les expérimentations, loin du regard condescendant du mainstream (cf. les productions inouies, au sens propre, de labels comme Reinforced ou Moving Shadow).

Malgré une dignité retrouvée sur ses terres en 1994 grâce à l'explosion médiatique de têtes d'affiche comme Shy Fx ou Goldie et une tentative d'assimilation pop, l'Europe et la France lui refusent toujours la consécration qu'elle mérite (combien d'albums de Roni Size vendus à la Fnac ?). En désespoir de cause, devant les refus multiformes d'intégration qu'elle se voit opposer, la drum'n'bass hurle son sentiment d'injustice en sombrant dans le nihilisme du son techstep, beaucoup plus dur et générique, tandis qu'elle se faisait dépouiller de ses oripeaux créatifs par tous les opportunistes de la terre (Bowie, Everything But The Girl, Etienne Daho et on en passe) de la même manière que les Rolling Stones pillaient le blues des décennies plus tôt.

Bizarement ce retour au ghetto trouve un écho chez tous les damnés de la terre qui peuplent les free parties à la fin des années 1990, notamment en France où l'on y retrouve des djs drum'n'bass tels le Lutin ou Elisa Do Brasil. Musicalement stérile, le techstep incarne la tentation ségrégationniste du mouvement même si on lui doit les basses wobble qui pullulent aujoud'hui du dubstep jusqu'à la fidget. Pas de lumière, pas d'espoir, pas de terre promise, comment vivre le coeur aussi vide ?

Le salut viendra au début des années 2000, quelques uns se lançant à la reconquête d'un public toujours aussi insensible à la polyrythmie ainsi qu'au sort de son prochain. Mais grâce à un sens mélodique retrouvé, des techniques de production inégalées et une stratégie de séduction délibérée qui souffle musicalement le chaud et le froid, l'urgence des sentiments et le recul réflexif, la masculinité des rythmiques et la féminité des vocaux, la jungle mérite aujourd'hui plus que ton respect, ton amour .

En témoigne le récent best-of d' High Contrast, fer de lance du label culte Hospital, qui démontre de façon éclatante les prouesses mélodiques du genre .

High Contrast - Basement Track (Upstairs Downstairs Remix) / Extrait de Confidential (Hospital / 2009) en vente ici.

De la même manière , Calibre , le meilleur producteur de dance music actuel rien de moins , sort ces jours-ci son nouvel opus. Plus deep que Detroit, plus soul que le broken beat, plus experimental que l'IDM, plus sexy que le R'n'B , l'homme qui fait pleurer les machines c'est lui.

Calibre - The Cage / Extrait de Shelf Life Vol.2 (Signature / 2009) en vente ici.

Par ailleurs le genre n'oublie pas d'où il vient , à savoir d'un entrepôt moite de l'East End , d'un trou paumé du Hertfordshire, d'un bidonville de Kingston ou d'une boite semi déserte de Brixton. En cela il célèbre toujours le dancefloor, rendant ainsi hommage aux raves perdues d'empathie universelle .

Shock One - True Believer / Extrait de The Shock One Ep ( Viper / 2009) en vente ici.

DJ Stretch - Papa Lover (Serum remix) / Extrait de Stepback Sessions (Mac II / 2009) en vente ici.

State Of Mind - Division Ten / Extrait de Faster Than Light (SOM / 2009) en vente ici.

On espère que toi aussi, demain, avec tes frères, tu clameras, une lueur dans les yeux, i'm a junglist and i'm proud.


27 May 2009

How To Kill The Party 4



Ça, c'était lors d'une édition précédente des How To Kill The Party (HTKTP), ces soirées déjantées qui ont retourné Toulouse toute cette année. Ça vous donne une idée de l'ambiance ! Ce samedi 30 mai, l'équipe du Difuzion Krew organise la HTKTP 4 au Pink Flower (Facebook Event ici). Avant d'entrer dans le vif du sujet, une petite présentation de ce collectif s'impose.

Le Difuzion Krew, c'est la rencontre des Toulousains, Sophonic, XPLCT et Gon, et d'un Marseillais, Traxx Dillaz. Ces quatre fantastiques mêlent leurs influences respectives, techno, punk et hardcore, pour produire un son electro-rock surgonflé et rentre-dedans, bien en phase avec son époque et qui leur permet très vite de se faire remarquer par les ténors de cette scène. Ainsi, après que Traxx Dillaz a signé son premier Ep sur Level 75, le collectif lance son propre label, Champ'Caine Records. La première sortie, Where's Dario (que je vous livre à la fin de ce post avec l'aimable accord de ses producteurs eux-mêmes), avec un remix de D.I.M., est un succès et leur présence sur la compilation Spicy Cunt du label Level 75 n'est dès lors plus une surprise.

A la lecture de ces lignes, vous devez vous douter qu'on a affaire là à une musique propre à faire hurler de plaisir toute une frange des kids d'aujourd'hui, ceux dont l'oreille s'est formée au son de la saturation à outrance et qui, souvent, ont voulu faire partager au monde entier leur génie musical au sein de formations rock boutonneuses ! De la testostérone en barre, comme dirait l'ami Nikki, mais sans poil, qui émoustille toutes les Duffy en devenir du lycée... voire du collège !

J'ai l'air de tailler comme ça, mais je dois reconnaître que, même passé 25 ans et même si tout cela manque "un peu" de finesse, on ne peut rester insensible à toute cette débauche d'énergie brute, qui réalise le tour de passe-passe proprement hallucinant de nous redonner la fougue de notre adolescence ! C'est pour cette raison que nous serons présents au Pink ce samedi, dès 23h, dans la fosse, avec tous ces kids, mêlant nos cris aux leurs, soumis aux ordres des membres du Krew et de leurs invités, le Toulousain, Bounce, du collectif Mad, ainsi que le désormais incontournable Don Rimini, qui nous avait fracassé le cerveau il y a quelques mois à l'Ambassade. Est-on d'ailleurs complètement rétabli ? C'est la question que je me pose tous les jours depuis ce soir-là...


P.S.: et retrouvez le Difuzion Krew le 25 juin pour la How To Kill "La Mouv' Party" au Ramier.

Echangisme transgenre



A l'heure où les Black Eyed Peas se la jouent ghetto tech, Deekline, un véteran uk garage reconverti dans la scène breaks, fait son Will.I.Am sous ecsta pour emballer Fergie...


On savait bien que tu kifferais pas trop l'original : trop girly, trop de vanille. T'es un vrai mec, tu veux un truc sévèrement burné, alors on te met aussi le mix d'AC Slater pour faire remonter le taux de testostérone.


Allez Musclor, tu peux aller suer sur le dancefloor... Nous, on va rejoindre ta copine à l'espace lounge. Bises.

25 May 2009

Do you use sylk?



Remarquez, avant de vous demander si vous utilisez Sylk, peut être aurais-je du préciser de quoi il s'agit. Eh bien à mon grand étonnement Sylk est tout simplement un lubrifiant vaginal à la sève de l'arbre de kiwi... Il est, selon l'annonceur, destiné à lutter contre les sécheresses intimes que "le stress, l'agitation de la vie moderne" peuvent provoquer. Un conseil donc si vous êtes concernés : buy some Silk => just here

Cela étant dit, S.Y.L.K (écrit de cette manière et à ne pas confondre avec le lubrifiant miracle) est aussi un groupe australien 100% girly qui vaut le détour. Certes, les sons de Kon Ding, leur producteur, ne sont pas super originaux tant ils rappellent une foule de choses déjà entendue. Mais à mon sens c'est de bon goût et le flow nonchalant de ces trois australiennes ajoute une touche finale so so sexy... Voilà, pour un lundi ça me paraît faire l'affaire et quelle affaire... 

23 May 2009

Hipster blog party



Ca ne vous aura sans doute pas échappé, c'est dans le bandeau à gauche depuis un petit bout de temps... mais il est parfois important d'insister ! Tout ça pour dire que ce soir il y a la craziest hipster party ever ! Ca se passe à Toulouse, au 27 rue Stalingrad !!!!!

Ca se fait toujours en collaboration avec nos amis de DCDL et cet fois-ci le blog Brain Added  sera de la party. Pour ce qui est du line up, à partir de 22h :

=> Moi même (sorry) pour un petit set bien sexy, bien bmore, bien coolos...
=> On enchaîne avec Abc Africa qui nous a préparé un set house sulfureux 
=> Notre invité, Houroumov se saisira ensuite des platines ambiance electro/gansta/90'
=> Et enfin le talentueux La Kustom! ne vous laissera aucun répis, il jouera folkloric booty 

Voilà, donc, ce soir il faut être des notres croyez moi, la dernière soirée c'est terminée par un after mémorable jusqu'au petit matin... et qui sait peut-être que celle-ci se terminera de manière encore plus incroyable, encore plus épique... A ce soir. 

22 May 2009

Revival



La soirée de ce soir au Pink est une tentative ambitieuse. C'est essayer de faire revivre dans un autre lieu, l'ambiance survoltée à laquelle on avait le plaisir de se frotter quand nous passions tous nos week-end à l'Ambassade. 

C'est surtout Nikit, Bandit et Papillon. Les deux premiers sont jeunes et talentueux, l'un récemment playlisté par Trax, l'autre par Tsugi. Ils prennent chaque jour un peu plus de galon et d'envergure. Bandit mixait il y a peu au NY club à Paris, par exemple. Quant à Nikit un de ses morceaux vous attend ici et achèvera de vous convaincre que ce soir il n'est pas d'alternative à la soirée du Pink. Quand à Papillon, on ne le présente plus tant il a officié à Toulouse, une sorte de cocktail explosif à base d'electroclash, de classique techno et de bangers electro contemporains. 

Voilà en quelques mots pourquoi ce soir vous serez tous à "l'Ambassade"... enfin au Pink !  

16 May 2009

Plus d'une corde au son WARP


Le mythique label de Sheffield fête ses 20 ans et peu, dans le monde de l'électro, peuvent se targuer d'une telle longévité. Né en pleine euphorie acid-house, Warp mérite le respect de tout fan de techno un minimum reconnaissant tant l'histoire du label se confond avec celle de la dance music, quand elle ne l'a pas anticipé.
Voici 20 bonnes raisons non exhaustives de lui souhaiter un joyeux anniversaire.

1) Forgemasters - Track With No name (1989)
Warp se présente à nous à travers ses maîtres des forges (on est à Sheffield, bastion sidérurgique du nord de l'Angleterre) en adaptant le son industriel de Detroit au contexte des anciens bassins miniers européens minés par la crise. Le label invente au passage sa marque de fabrique initiale : la bleep house.

2) Sweet Exorcist - Testone (1990) 
Bleep bleep bleep, clap clap, bleep, clap, bleep, boing, bleeeeeppp, boing, clap, bleeeeepp ! Génial donc.

3) LFO - LFO (1990)
Le morceau techno définitif, des infrabasses à filer des acouphènes.

4) Nightmares On Wax - Aftermath (1990)
Aftermath préfigure la folie hardcore rave à travers son sample vocal de diva étiré, entre euphorie et paranoïa; le double effet kisscool de l'ecstasy en somme... Something unreeaaall !!!!!
Fin 1990, après un an d'existence, Warp représente un improbable 2 % du marché discographique britannique !

5) Tricky Disco - House Fly (1991)
Après un premier single éponyme qui a cartonné dans les charts l'année précédente, Tricky Disco revient avec un track qui sent bon la Belgique, alors capitale mondiale de la techno pour 6 mois, et l'Electronic Body Music.

6) Tuff Little Unit - Join The Future (1991)
Le futur ressemble en fait à un immense chill out, c'est beaucoup mieux que dans Matrix finalement.

7) LFO - What Is House (1991)
Après l'album Frequencies, vrai classique de l'ère techno, voici venue l'heure des premières interrogations. What is house ? A l'époque personne n'a la réponse, on est trop occupé à danser pour y réfléchir.

8) Coco Steel & Lovebomb - Feel It (1992)
Enorme en son temps. Se distanciant pour toujours de la folie breakbeat hardcore qui s'empare alors du pays, Warp fait évoluer le son bleep vers plus de maturité et invente accidentellement la house progressive telle quelle sera popularisée quelques mois plus tard par un label comme Guerilla.

9) Polygon Window - Quoth (1993)
Un dénommé Richard D. James durcit sérieusement le son, après quelques fantaisies breakbeat et ambient. La scène d'Europe continentale commence à faire des adeptes au Royaume-Uni ...

10) Autechre - Basscadet (1993)
Le label se réinvente en effectuant un virage à 180° en 1992-1993 grâce à la sortie de ses compilations Artificial Intelligence qui promeuvent un son abstrait, texturé et parfois .....très chiant. C'est la naissance de la techno de salon ou IDM qui vaudra à Warp son image arty qui lui colle toujours à la peau. Les clubbeurs ne lui disent pas merci, les étudiants en philo, arts plastiques et design, si.

11) Autechre - Lowride (1993)
Force est de constater que lorsque Autechre, comme sur son premier album Incunabula, fait entrer la lumière dans ses paysages sonores claustrophobiques, le résultat est fabuleux.

12) Nightmares On Wax - Stars (1995)
Georges Evelyn magnifie le trip hop sur son archiclassique Smokers Delight. L'album remplacera vite le film du dimanche soir chez tous les ravers en descente. Top classe, on y voyait de toute façon rien avec toute cette fumée.

13) Aphex Twin - Girl/Boy (1996)
Richard D James est déjà une star lorsque il délivre cette véritable bombe à fragmentation. Aphex Twin découvre les breakbeats irréels de la jungle et tente de les adapter à son univers. Le résultat est surtout un hommage appuyé (voire très appuyé) aux productions d'Omni Trio, héros ultime du genre.

14) Aphex Twin - Windowlicker (1999)
Après la jungle, Richard découvre le R'n'B en zappant sur MTV. Problème, il est sous codeïne. Morceau et clip géniaux, Beyoncé chez David Lynch .

15) Squarepusher - My Red Hot Car (2001)
Richard se fait piquer sa recette par son pote Squarepusher ; à savoir prendre un genre fonctionnaliste populaire, ici le uk garage, et en proposer une version arty, acceptable pour le public cible de Warp. Impact énorme sur la génération fluo. A part ça la virtuosité vaine et les tentatives d'humour situationniste light de Squarepusher nous fatiguent.

16) Antipop Consortium - Ghost Lawns (2002)
Largué depuis longtemps niveau dancefloor et l'IDM en manque de renouvellement, le label se cherche une nouvelle direction. Coup de bol pour nous, ce sera, entre autres, les maîtres américains du hip hop expérimental Antipop.

17) Boards Of Canada - Dayvan Cowboy (2006)
Poursuite de la traditon arty, version postrock electro psyché néofolk, avec les Boards Of Canada qui nous replongent dans le liquide amniotique pour l'éternité. Pas leur meilleur morceau mais le haut du panier chez Warp au mitan des années 2000.

18) Flying Lotus - Robertaflack (2008)
Abstract hip hop le retour... Après une diversification tout azimuth, easy listening avec Jimi Tenor, soul avec Jamie Lidell, rock avec Maximo Park et !!! (ces derniers étant excellents au demeurant), le label mise sur les productions downtempo post J Dilla.

19) Dj Mujava - Township Funk (2008)
Etrange retour aux sources par des voies détournées. C'est en Afrique que Warp renoue avec ses débuts bleep. Le track ghetto ultime, un come back dancefloor inespéré, la boucle est bouclée.

20) Hudson Mohawke - Overnight (2009)
Des débuts inégaux pour le petit dernier de l'écurie qui risque de pâtir de la concurrence prochaine de Rustie, nouvelle signature, mais on aime bien sa version épique des Destiny's Child, qui gagnent en épaisseur ce qu'elles perdent en tour de poitrine.

13 May 2009

HMiT & DCDL vous donnent "Rendez-vous"


Conception : © Andréa Fradin

Ce vendredi, High Maintenance s'invite en face de chez vous, juste là, au Bar d'en face, alias le BDF, 5 rue Pargaminières, pour la soirée Rendez-vous, organisée en collaboration avec un blog que nous aimons bien - que dis-je ! -, que nous adorons, Des Chibres & Des Lettres.

Le warm-up de cette "cocktail party" sera assuré par un de leurs fiers représentants, le valeureux La Kustom! Je m'empare de l'occasion pour faire les présentations, car ce kid de 19 ans a de l'avenir, comme on dit. Sa vision de la musique ne se limite pas à l'électronique et sa pratique musicale est déjà ancienne et variée. Jugez-en plutôt : il a fait tout aussi bien du piano, du violoncelle, de la guitare ou encore du chant que du rap de rue ! Ce n'est d'ailleurs que tardivement qu'il est venu à l'électronique, grâce à la découverte d'Aphex Twin (difficile de trouver meilleure initiation). Depuis, c'est un boulimique de musique électronique sans
œillères : tout passe entre ses oreilles, tant que ça sonne bien (fidget, house filtrée, ghetto tech, Baltimore club music, baile funk, minimale, techno, etc.). C'est également un forçat du mix et de la production, comme en témoignent son blog et son myspace. Son travail ne passe pas inaperçu, puisque Lazy Flow (CleckCleckBoom, Youngunz, Personne Records) l'a déjà pris sous son aile. Bref, on peut compter sur un warm-up largement au-dessus du lot, comme le préfigure le mix suivant, réalisé spécialement pour High Maintenance.

Playlist :
1. Zombie Disco Squad - The Dance
2. Felix Da Housecat - Kickdrum
3. Audiojack - The Keys
4. Nick & Danny Chatelain - Katrinyla
Etc.

Comme vous pouvez le constater, je ne vous révèle là qu'une infime partie de la playlist. Et, si vous voulez connaître la suite, il va falloir nous le demander gentiment, en comment, les amis !

Mais revenons-en à la soirée. Après La Kustom!, ce sera à nous de prendre le relais derrière les platines. Il est toujours délicat de parler de soi et je préfère donc donner la parole au blog DCDL, qui le fait très bien ici. Je me contenterai pour ma part de vous donner une liste de tracks que nous écoutons beaucoup ces derniers temps et qui pourraient bien se retrouver playlistés dans notre mix de vendredi.


Enfin, pour conclure ce Rendez-vous, la balle sera remise dans le camp de Des Chibres & Des Lettres, qui confiera la lourde tâche de clôturer le soirée à ABC Africa
. Ce dernier, selon ses dires, mijote un set plus vé-ner que celui qu'il avait destiné à notre blog, puisqu'il prépare une prestation dark acid house (ce sont ses mots). Nous avons hâte d'en voir le résultat. Un avant-goût avec le Frédéric Gersal Vs Predator Mix !


Sur ce, je vous quitte, non sans vous préciser qu'une page Facebook a été créée pour la soirée. Alors, rendez-vous pris ?

10 May 2009

Hell is in the house and the devil is taking possession of me



Tout a débuté un matin vers le milieu des 80' quand des mecs se sont réveillés à Detroit en se disant qu'il fallait vraiment qu'ils se tirent de là. Le moyen qu'ils ont trouvé a été de faire une musique bien à eux, quoiqu'elle tire son inspiration de précurseurs blancs tels que Kraftwerk. Voilà en quoi a consisté leur révolution, dont les secousses, par un effet de boomerang saisissant, se sont fait sentir jusqu'en Europe. Retour à l'expéditeur.

Autre pionnier de ce qui deviendra les musiques électroniques, David Byrne. Il revient aujourd'hui dans l'actualité par le detour d'un remix par Renaissance Man du classique de Dj Hell sorti en 1992 sur le mythique label belge R & S, à savoir le track My Definition of House Music, construit autour d'éléments empruntés au maxi Forestry du David Byrne en question. Ce remix n'a pas connu de sortie officielle, mais il mérite qu'on en parle, ne serait-ce que parce qu'il permet de redécouvrir un très beau track. Laissez-vous envoûter par le piano diabolique qui l'habite de bout en bout.


A l'écoute de ce morceau, on ne peut douter qu'il va falloir compter avec les
Renaissance Man, deux Finlandais qui sont signés sur Dubsided et Sound Pellegrino et qui seront présents sur la très attendue compilation Kitsuné Maison Volume 7. Quant à Dj Hell, on sait que son label, International Deejay Gigolo Records, a traversé une période difficile ces dernières années, tombant dans les excès d'une attitude glam outrancière. Cela dit, quoi de plus normal pour un label dont la délicate posture esthétique a toujours été de flirter avec le mauvais goût ? Il ne faut pas oublier qu'en sa grande époque, ce label a permis de faire tomber certaines barrières de genres et a accouché de disques sublimes, quoique foutraques, emplis d'un romantisme noir vénéneux. Quelques belles sorties récentes semblent indiquer que le phénix veuille renaître de ses cendres. C'est en tout cas ce que laisse penser le track U Can Dance, signé de la main du maître lui-même et qui figure sur l'album Teufelswerk, sorti le 6 mai et en vente ici.


Pour le souvenir, je finirai avec le clip du premier morceau de ce post, My Definition of House Music de Dj Hell, dans sa version originale.



08 May 2009

Tu mets du Ed Banger et du Institubes dans ton post et tu fais exploser ton lectorat...


Photo : Tuxboard

J'ai beau n'avoir rien publié depuis un bon bout de temps, je n'ai pas envie de vous parler de ce (micro) buzz qui a agité le web la semaine dernière. Waouh ! tu te rends compte, lors de l'anniversaire de Busy P au Cinespace à L.A., Thomas (Bangalter) a mixé le visage à découvert (voir ici) ! Et même que la soirée a tourné au pugilat, Kavinsky se frittant avec des mecs qui bounçaient dans le club (des photos ici et une vidéo ) ! Ouh ! la, la ! Je te raconte même pas comme c'était ouf... Certes, moi aussi, après avoir passé des heures à arpenter le net sans but, quand, par hasard, je suis tombé sur ces infos, j'ai eu tendance à me sentir tout excité et à partir à la recherche de toutes les photos et vidéos de "l'événement" qu'il était humainement possible de trouver. C'est ça, la geek attitude ! Pourtant, quoi de plus ridicule que de s'emballer à l'idée que Thomas ait enchaîné deux disques, Rollin' & Scratchin' et Signatune, en débardeur Nike et sunglasses à la Starsky et Hutch ! Quoi de plus ridicule de s'imaginer un Kavinsky certainement à bloc se chauffant avec un pauvre naze qui l'aurait bousculé ! Enfin, si vous avez passé les dernières semaines à dormir et que vous voulez rigoler une minute, vous pouvez toujours jeter un œil à tout ça ici ou .

En guise de pied de nez, plutôt que de m'étendre plus longuement sur ce sujet, je préfère vous faire écouter, sans plus de commentaires, un petit track bien coolos sorti chez Institubes, soit, en quelque sorte, le concurrent direct de Ed Banger.

05 May 2009

Le syndrome de Kingston



Comme beaucoup d’autres avant lui, Toddla T s’est fait kidnapper par Jah en personne. Un temps repéré au sein de l’excellent duo brokent beat Small Arms Fya, le blanc bec british a succombé à la cause de ses ravisseurs dreadlockés dès son premier album, l’explicitement nommé Skanky Skanky. Raison suffisante pour rappeler à quel point la musique jamaïcaine, du ska au dancehall digital, représente le principal creuset de la dance music contemporaine tant au niveau de son mode de production que de sa résonance sociale : rôle pivot du sound system qui privilégie la basse; approche fonctionnaliste du son qui s’élabore dans un work in progress permanent aboutissant à un compromis entre pression du public et possibilités techniques du studio grâce à la médiation opérée par le selector (qui met en adéquation offre et demande sonore); pratique de l’intertextualité musicale à travers le recyclage permanent des riddims et mélodies; invention du remix via le versioning dub et culture de l’exclusivité avec l’emploi des white labels et dubplates, la liste est infinie … La diaspora jamaïcaine se chargeant d’exporter ses pratiques en priorité aux Etats-Unis (le hip hop doit tout à Dj Kool Herc, natif de l’île à ganja) et vers l’ancienne métropole anglaise.

Pas étonnant alors de constater à quel point l’underground britannique est peuplé de victimes consentantes depuis des décennies, celles-là mêmes qui ont contribué à l’inventivité et au renouvellement stylistique de la Perfide Albion en matière de dance music , du breakbeat hardcore jusqu’au dubstep en passant par la jungle et le 2 step. Toddla T, épaulé par le déja vétéran Mc Versatile et Hervé entre autres, se fantasme donc à son tour en rude boy tout droit sorti de Tivoli Garden et tente, avec plus ou moins de bonheur, toutes les déclinaisons british recensées jusqu’ici de la dread attitude (ragga house, drum’n'bass, uk garage). Si l’exercice s’avère parfois décevant, la moitié de l’album est du grand n’importe quoi, quelques pépites ultra catchy émergent dont les dévastateurs singles Manabadman , Sound Tape Killin’ et Shake It.

Suffisant à nos yeux rougis par les spliffs pour patienter jusqu’à la libération imminente des otages première classe que représentent Diplo et Switch , de retour de Kingston en juillet pour délivrer leur projet dancehall Major Lazer qui promet d’être tout simplement phénoménal .

Toddla T - Sound Tape Killin’ / Rice & Peas – Extraits de Skanky Skanky (1965 / 2009) , disponible le 25 mai 2009 .

01 May 2009

Setsa ou un supplément d'Âme dans le monde du consumérisme



En ce beau jour du 1er mai, quoi de plus approprié qu'un track de deep house empli de spiritualité, rappelant à qui veut bien l'entendre que c'est dans la sublimation de la morosité ambiante que se trouve le salut ? Car c'est bien de sublimation qu'on peut parler avec Setsa du duo berlinois Âme, track qui parvient à métamorphoser une profonde tristesse en pure beauté en faisant osciller son auditeur entre mélancolie et espoir. On se souvient de Frank Wiedemann et de Kristian Beyer pour leurs précédentes réussites : avec Rej, ils étaient parvenus à réunir, aussi bien derrière que devant les platines, les aficionados les plus obtus de minimale et les amoureux de house. Ce n'est cependant pas ce morceau-là qui est resté le plus ancré en moi, mais un autre de leurs tracks, Nia, qui est lié dans mon souvenir à un moment fort de ma vie de clubber, le set de Juan Atkins aux Siestes Electroniques 2006. Le parrain de Detroit l'a joué en plein coeur de cette prestation mémorable qu'il a exécutée au jardin Raymond VI, à la tombée de la nuit...

Mais revenons au présent. Setsa est d'une richesse mélodique assez rare dans les musiques électroniques. Sur une base house assez classique à la ligne de basse bien ronde, un accordéon comme enrayé vient soutenir la rythmique, accordéon auquel s'ajoutent, parmi d'autres, trompette et sons métalliques. Tous ces instruments préparent lentement l'arrivée d'une somptueuse mélodie rappelant les pianos préparés de John Cage (notamment ceux de Sonates et Interludes pour piano préparé - 1948), qui, après de brèves incursions, finit par se dévoiler dans son entier au bout de 3 minutes 30, avant que le track ne finisse de se déplier subtilement, offrant encore ici ou là tel ou tel moment de plus grande intensité. Ce morceau est sorti le 29 avril ; il est déjà sur High Maintenance in Toulouse (en 320kb/s), et il n'est nulle part ailleurs (n'allez pas chercher sur Hypem !). Je ne saurais trop vous inciter cependant à acheter le second track de cet Ep, dont le titre est Ensor, et qui est lui aussi excellent, dans un registre différent. Vous remarquerez également avec quel goût a été conçue la pochette, qui renvoie aux travaux de Malevitch.


Pour ceux qui ne connaîtraient pas, voici un exemple de ce qu'est une pièce pour piano préparé de John Cage.



Âme - Setsa / Ensor (Innervisions 22) : 12" en vente ici / pour le digital, c'est .